Le premier lâcher


01 août 2008

Tout seul à bord

Voilà déjà 2 jours que nous volons de manière intensive. Nous profitons du stage d'été organisé tous les ans par l'aéroclub Brocard d'Etampes pour avancer le programme qui doit me rapprocher du premier vol solo. Cette année le club a décidé de poser ses quartiers sur l'aérodrome de Valréas Visan dans le Vaucluse. Ce sympathique petit terrain dispose d'une piste de 1020 mètres en herbe orientée 02-20. L'accueil est chaleureux et la température au sol aussi, pas loin de 40° !

(Photo : achc.free.fr)

A l'entrée des installations trônent fièrement un Dassault MD.312 Flamant et un Fouga CM170 Magister deux avions qui servaient autrefois à la formation des pilotes de l'armée de l'air.


Le programme de la matinée : tours de piste. La 20 est en service, le vent pratiquement dans l'axe, de quoi se concentrer pleinement sur la tenue du plan et la maîtrise de l'arrondie.

L'avion


Depuis quelques jours le club a reçu une nouvel avion : l'APM 30 Lion, premier exemplaire livré de la série. Cet appareil triplace est le grand frère du biplace APM 20 Lionceau sur lequel j'ai commencé à voler. Ils ont la même cellule, mais le Lion dispose d'un moteur Rotax plus puissant qui fait vraiment la différence au décollage et en croisière. Ces avions sont très performants et idéales pour une utilisation en aéroclub. Pour en savoir plus sur les appareils conçus par Philippe Moniot et Issoire Aviation : http://www.apm.aero

Le vol

Il est maintenant temps de se mettre aux commandes et d'envoyer en l'air la bête qui nous attend sagement sur le parking. J'effectue soigneusement la prévole, nous nous installons à bord, il fait très chaud dans l'habitacle, nous mettons en route et nous roulons jusqu'au point d'arrêt 20. Les essais moteur terminés, je m'annonce sur la fréquence en auto information pour nous aligner sur la piste, plein gaz, 55 noeuds, rotation et nous décollons dans une tempête de ciel bleu. Le circuit de piste est main gauche, mes gestes se coordonnent de mieux en mieux, je gagne en confiance, je me sens plus serein. Au bout de 4 tours de piste Jacques Lumbroso, mon instructeur, me lance en vent arrière : "Tu veux en faire deux tout seul ?". Je reste quelques secondes sans dire un mot, puis je lui répond que je suis prêt. Je le dépose à l'issue d'une dernière approche. Il me dresse un dernier petit briefing et me souhaite bonne chance. Ça y est le grand jour est enfin arrivé, je suis seul à bord paré à décoller et atterrir comme les vrais pilotes. A cette excitation s'ajoute aussi une appréhension, vais-je être à la hauteur ? Rapidement mes émotions se dissipent et je commence à travailler, les actions s'enchaînent comme une partition bien répétée. Je me retrouve aligné sur la piste prêt au décollage, je respire un grand coup (ce n'est pas le moment de perdre son sang-froid) et pousse la manette des gaz. L'avion s'ébranle et accélère vite, je maintiens l'axe, la vitesse de rotation atteinte je tire légèrement sur le manche et l'avion s'élève.

Ça monte très vite, il est déjà temps d'effectuer la checklist après décollage : pompe auxiliaire sur OFF et volets rentrés. Me voilà maintenant en vent arrière, j'ai juste le temps de réaliser ce qui m'arrive, je vole ! Quelles sensations, quel sentiment de liberté, il y a peu de mots pour décrire ce qu'on éprouve au moment où les roues quittent le sol, il faut vraiment le vivre pour l'apprécier.
Il y a aussi une grande part de psychologie dans ces émotions car, techniquement, j'applique uniquement ce que mon instructeur m'a appris. Sauf qu'aujourd'hui j'ai la responsabilité du vol en tant que "commandant de bord", un bien grand mot mais surtout une bonne dose de stress supplémentaire. Étape de base, finale stabilisée je touche la piste en herbe avec des gestes sur les commandes encore imprécis mais qu'importe j'ai toute ma formation pour me perfectionner.


Le deuxième tour de piste se déroule sans tracas, je pose le F-GRRV un peu long à cause d'une vitesse en courte finale élevée, du coup l'effet de sol met du temps à se dissiper. Je dégage la piste, effectue la checklist après atterrissage. L'avion au parking je coupe le moteur et m'extrait de l'habitacle.


Jacques m'attend près du portillon qui mène au club house, un membre du club me félicite. Je n'en crois toujours pas mes yeux, je viens de vivre quelque chose de tellement ordinaire et singulier à la fois. On ne sait pas trop comment réagir, ce n'est pas un exploit, oui mais c'est une première !

Commentaires

  1. EXCELLENT JE TROUVE QUE TU AS FAIT MON REVE DE TOUJOURS SAUF QUE MOI J PEUX PAS CAR PAS DE TUNES COURAGE TU SERA UN GRAND PILOTE

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  2. Merci pour ce message chaleureux, n'hésitez pas à pousser la porte d'un club, il y a toujours une solution pour voler à moindre coût.
    bon vent

    Albéric

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  3. quel récit passionnant, moi aussi j'aimerai prendre des cours pour passer le PPL ou du moins le BB. j'ai déjà fait plusieurs baptême de l'air, et je vais faire un vol d'initiation Je pense sérieusement m'inscrire au club du Mans. Bonne continuation, c'est super de partager votre expérience

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