Boulot à Bron repos à Bron

Si on peut attribuer un trait de caractère à l'aviation d'affaires c'est bien son irrégularité. Les destinations, les vols, les planning rien ne trouve de logique périodique. Assurer seulement 3 missions pendant un mois puis une vingtaine le mois suivant est complètement déroutant. Mais l'argile qui façonne une majorité de pilote est facile à modeler et on s'adapte aux montés en cadence et au creux de vague. La grande question quand rien ne bouge est que faire ? On me la pose souvent et c'est une question que nous avions abordé dans la partie CRM de notre MCC. Comment garder sa motivation ? Chacun a ses petites bottes secrètes, en ce qui me concerne je me suis fixé deux axes principaux : l'aspect technique et l'aspect social. Le maintient de ses connaissances et de son niveau est essentiel mais pas toujours évident quand on ne vole pas. Manuel de vol, manuel d'exploitation, Eu-Ops, FCL1, Ace deviennent livres de chevet. Les finances ne permettent pas toujours de voler sur avion léger mais en partageant les coûts avec des amis les possibilités s'élargissent. Il y a aussi les entraînements à la préparation des vols ou encore les amphi cabine que nous faisons avec un autre copi et un captain vraiment sympa. On bosse la partie B2 du Manex qui traite des procédures à mettre en oeuvre pour une mission de A à Z. Nous faisons des vols fictifs, on répète les séquences de mise en route, les call out, le partage des tâches dans le cockpit ect. Et le jour où un vol se déclenche et que nous devons décoller dans l'heure et quart, on se sent tout de suite moins largué après dix jours d'inactivité.


L'autre volet, la dimension sociale, est tout aussi important. Je me suis astreint à me rendre plusieurs fois par semaine sur la plate-forme. D'abord parce que je m'y sens bien, mais aussi par ce qu'on fait des tas de rencontres, des amitiés naissent, on apprend des autres, on apprend aux autres et tout ceci permet de garder un lien très fort avec l'aéronautique, sous toutes ses facettes. Parfois je viens pour 2 heures en me disant que c'est inutile surtout quand il y a 1h de trajet en voiture aller retour. Et à chaque fois je repars le coeur léger, je ne suis jamais déçu de cette grande et belle famille.

Photo de Boubou spotter à LFTH (Hyères)


Et puis bien entendu dès que le téléphone sonne et qu'à l'autre bout du fil mon chef pilote me dit "Albéric on part à Alger dans 2 heures" la motivation redouble et je m'efforce que chaque minute assis dans l'avion soit profitable, pas de gaspillage, c'est interdit par ma religion. Même motivation quand j'appelle un ami qui est sur le point de partir en TB20 pour son lâché machine et qu'il me propose un backseat (merci Franck). Et là quand deux Jeunes Ailes croisés par hasard m'embarque pour Roanne par un beau CAVOK (Olivier, Aurélien on l'achète ce 733 ?). Ou encore quand deux piliers du club dans leur plus grande générosité me trimbale, flanqué sur la banquette arrière, à Turin pour aller avaler un plat de pâtes, après un survol des Alpes à couper le souffle (Gilles, Christian mes respects). Et comme au bon vieux temps du troc, je propose des petites visites guidées quand les avions sont à quai. Ça se passe comme ça au Bronx !

Olivier en approche sur Roanne



Commentaires

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  2. Ce Bronx, c'est vraiment mal fréquenté : tu peux pas rester tranquille 2s sans qu'un pilote t'invite à voler ou visiter son Beech ;-).

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  3. Oui et surtout le samedi soir il ne faut vraiment pas traîner du côté de l'interclubs !

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