Givre

21 décembre 2009



Je n'avais jamais volé autant en hiver, le mois de décembre a été riche d'enseignements. J'ai découvert une autre façon de prendre l'air, survolé des paysages transformés par la météo; l'occasion de se pencher sur les spécificités de notre environnement en cette saison.

Le givrage par exemple, un phénomène météo dangereux pour l'aéronautique. Il modifie le profil de l'aile et donc diminue la portance, augmente le poids de l'appareil, augmente la traînée et diminue la traction. En clair l'avion rentre dans un domaine de vol totalement inconnue et les vitesses caractéristiques, d'approche, d'atterrissage ou de décrochage par exemple, deviennent obsolètes.

Les avions de lignes sont généralement équipés de systèmes préventifs et curatifs permettant d'éviter la formation de glace. En revanche une grande partie de nos petits monomoteurs utilisés en club sont beaucoup plus sensibles à ces phénomènes car pratiquement sans défense. Dans les deux cas la meilleur parade reste donc une analyse météo rigoureuse. D'une manière générale, le givrage de la cellule d'un avion s'observe lorsque celui-ci pénètre dans de l'humidité visible à une température inférieure à 0°C, mais pas toujours. Un phénomène en particulier a retenu mon attention, la pluie surfondue. Chacun sait que l'eau par convention est présente sous forme de glace en dessous de 0°C à pression standard (1013 hpa). Vous en avez sans doute fait l'expérience avec votre bac à glaçons dans votre congélateur. En revanche dans l'atmosphère on peut trouver de l'eau à l'état liquide jusqu'à -45°C. On dit que l'eau est en surfusion. En fait il s'agit d'eau dépourvu de toutes impuretés (pollution, poussières, cristaux de glace ect.), son état est instable. Il suffirait d'un petit rien pour qu'elle se transforme instantanément en glace, comme entrer en contact avec une cellule d'avion par exemple. Ce phénomène se rencontre principalement lorsque l'on vole a proximité d'un front chaud. Les gouttes d'eau provenant généralement d'un Nimbostratus dans l'air chaud se refroidissent dans la masse d'air froide inférieure mais reste à l'état liquide. Lorsque ces goûtes d'eau en surfusion rencontrent la surface d'un avion, elles retrouvent leur stabilité en se transformant instantanément en glace.

Cette petite vidéo illustre bien le propos :





En conclusion il ne faut à mon sens surtout pas s'empêcher de voler en hiver, au contraire, cela permet d'élargir sa culture aéronautique, améliorer son appréciation des phénomènes atmosphériques sachant que si doute il y a, la meilleur décision reste encore de ne pas partir évidemment. En revanche quand les conditions sont réunis, "le jeu en vaut vraiment la chandelle" :









Crédit photo N. Voirin



Crédit photo N. Voirin


Crédit photo N. Voirin


Crédit photo N. Voirin


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